Le + de D+, un évenement Petit Plateau 38

Retour en images sur le dernier événement de l’année 2023 créé par l’association Petit Plateau 38 :

Le + de D+

Petit Plateau 38, pour celles et ceux qui ne connaissent pas, est une association grenobloise qui organise plusieurs fois dans l’année des événements autour du vélo, basés sur de la longue distance et/ou des défis tel que l’événement du week-end dernier.

Vous pouvez retouver un article de présentation ici même .

Revenons donc à cet événement : Le + de D+.

Comme le nom l’indique , le but est d’aller chercher le plus de D+ et le concept est plutôt simple : une montée , 24H, ton vélo, toi et tes jambes.

Après inscription, tu avais donc rendez-vous le samedi 9 septembre 2023 à midi au Fontanil-Cornillon avec comme objectif de grimper le plus de fois possible jusqu’à Mont Saint Martin, petit village perché sur le massif de la Chartreuse. Petit Plateau étant des spécialistes de la belle trace, ils ont spécialement choisi cette montée et créé l’événement autour après avoir obtenu les autorisations nécessaires auprès des mairies de Mont Saint Martin et du Fontanil-Cornillon. Le cadre est beau, on est pas loin de Grenoble, et surtout la montée fait 5 Km sur 500M de dénivelé , soit une moyenne de 10% de pente.

Une fois sur place tu n’as plus qu’à monter et donc également descendre cette belle côte autant de fois que tu le souhaites, avec tout le support logistique nécessaire pour ce type d’événement. Le camp de base se trouve en haut, à Mont Saint Martin, avec un accès à des toilettes, un lieu pour dormir à l’abri ou à la belle étoile, et un ravito gargantuesque assuré par l’équipe de Petit Plateau 24h sur 24. Une fois en haut tu fais poinçonner ta carte et tu enchaines ou pas. Aucune pression sur cet événement, si ce n’est que c’est toi qui décides de ce que tu fais, avec tout le support physique, moral et logistique de l’équipe Petit Plateau, et aussi des participant.e.s.

Je suis donc arrivé le dimanche matin aux alentours de 8h en bas de la pente, et lors de mon ascension à vélo j’ai commencé à entendre des roues libres vibrer dans l’air et se rapprocher de plus en plus vite. Je ne sais pas où ils/elles en étaient de leurs montées , mais toutes celles et ceux que j’ai croisés avaient la pêche. J’ai même été encouragé plusieurs fois alors que je ne faisais pas partie de l’événement, et que pour moi il n’y aurait qu’une ascension .

Moi qui m’attendais à croiser de si bonne heures des cyclistes dans le dur, j’ai été assez surpris de les voir aussi joyeux et motivés à quelques heures de la fin de l’événement. Plus je montais, plus je croisais des participant.e.s qui une fois arrivés en bas repartaient à toute berzingue (ou pas). D’ailleurs qelques cyclistes que j’ai vu descendre m’ont rattrapé et dépassé lors de leurs montées , moi qui prenais mon temps et m’arrêtais pour prendre des photos.

Pour que l’événement se déroule en toute sécurité, la route avait été nettoyée et balisée. Des panneaux avertissant de l’événement, mais aussi des panneaux encourageant les cyclistes étaient disposés aux endroits clés de la montée , ou dans la descente avant les virages serrés .

Au 3/4 de la côte j’ai croisé de plus en plus de participant.e.s qui attaquaient les dernières heures encore sous la fraicheur du matin. Certains concentrés et le visage fermé, d’autres avec de la musique, des participantes tout sourire, chacun et chacune puisant dans ses ressources pour se donner de la force dans l’effort. Car de la force il faut en avoir pour enchainer ces montées . Ce n’est pas comme une sortie à la journée où tu déroules du paysage varié devant toi, non, là tu montes encore et toujours la même pente, un peu comme dans le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou Jim Carrey revit un passage de sa vie en continu encore et toujours. Là c’est pareil, tu connais la pente par coeur, là où c’est dur, là où tu te reposes, tu donnes des surnoms aux virages, tu parles aux arbres, tu sais où se trouve le moindre caillou, tu calcules combien de coups de pédale entre chaque ligne blanche, tu débranches ton cerveau, bref tu as du temps, beaucoup de temps pendant ces 5km sur 24 heures.

Qui dit montée , dit descente alors parlons-en. Cette descente aussi séduisante soit-elle ne te repose pas. Certes tu ne pédales pas, mais entre les virages serrés , les différents pourcentages, il faut être aux aguets et faire en sorte d’arriver en bas, surtout avec la fatigue qui s’accumule. On pourrait croire que c’est du bonus mais ça ne l’est pas. Elle permet par contre de digérer les victuailles enfournées en haut pour mieux pédaler dans la montée. Une fois en haut tu fais poinçonner une carte, ultime témoin du challenge que tu t’imposes. Car même si on comptabilise le nombre de montées , il n’y a vraiment aucune pression. C’est chacun à son rythme et tout le monde est libre de monter comme il le désire. C’est avant tout un défi contre soi même dans la meilleure ambiance possible pour réaliser ton exploit.

Et poutant, plus la matinée avançait et le temps se dilapidait, plus la pression d’en faire encore une augmentait pour certain.e.s . Certains qui avaient décidé de s’ arrêter avant la fin (ayant rempli leurs objectifs), d’autres calculant combien il était encore possible d’en faire avant le coup de sifflet final à midi.Au pint ravito il y a celles et ceux qui savourent la fin, qui enlèvent leurs chaussures et prennent le temps et la mesure de ce qu’ils ont accompli , celles et ceux qui encore grisés, se nourisse et s’hydrate le plus vite possible pour enchainer encore et encore, ceux qui ont passé une nuit à la maison et qui reviennent frais pour en faire une dernière. Celles et ceux qui n’ont pas dormi et qui ne dormiront que bien plus tard, et ceux qui ronflent encore. Il y a même des cyclistes, qui eux n’étaient pas au courant de l’événement et qui se retrouvent par hasard pris dans ce gros bordel et ne savent pas quoi en penser , bref un savoureux mélange à observer.

Pour ce qui est des vélos utilisés pour ce challenge , il y avait un peu de tout. Du route pure et dure avec jantes profilées , de l’acier à freins patins, du carbone avec freins à disques, du titane, du VTT rigide ou suspendu à pneus slick, de la randonneuse, du vélo de voyage, un vélo pliant, des gravel avec des gros pneus. Un éventail assez hétéroclite de ce qu’est le paysage moderne du vélo . Il y a même un participant qui est monté avec sept vélos différents, du pliant au course, pour varier les plaisirs.

De même que pour les vélos , il y avait tout autant de cyclistes avec des profils différents. Le grimpeur, l’avaleuse de km, la vélo voyageuse, le randonneur classique, la randonneuse moderne… C ‘etait très varié et c’est tant mieux. J’ai surtout pu voir des gens heureux et tout sourire de partager cet événement . Beaucoup de femmes étaient présentes, car l’un des crédos de Petit Plateau est de réserver la moitié des places des événements aux femmes, dans le souci d’une pratique égalitaire. On peut que les féliciter pour cette initiative .

Alors au final le + de D+ ça donne quoi en chiffres ?

  • 481 montées en tout
  • 3 montées minimum , 30 maximum
  • 240 500 M de D+ totale
  • 46 participant-e-s
  • 25% de femmes
  • 200 fois l’Everest
  • une bouteille de Génépi
  • 1 tonne de gaufres
  • un quintal de crêpes
  • des croque monsieur en veux tu en voilà
  • des milliers de sourires
  • des hectolitres de sueur
  • un pneu explosé
  • Monsieur l’adjoint au Maire de Mont Saint Martin qui monte 10 fois
  • des litres d’eau et autres boissons sucrées avalés
  • la moitié du stock français des bonbons Haribo dévalisé
  • de l’amour

On remercie bien évidemment l’équipe de Petit Plateau :

Sophie, Loïc, Rémy et Antoine pour l’orga de folie ! On les laisse se reposer pour qu’ils vous préparent des événements de fou l’année prochaine .

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LEGER Baptiste
LEGER Baptiste
7 months ago

Bel article qui restranscrit parfaitement l’esprit de cet événement !