La Converjante, ou l’amour libre à vélo

La Converjante, ou le week-end parfait pour rouler sur des routes inconnues, rencontrer de nouvelles personnes, tisser des liens, butiner de-ci de-là, et surtout se rassembler autour du vélo.

La Converjante, c’est un point de départ en commun, les Cycles Cattin, le samedi matin à 8h30 mais surtout une destination commune : le camping de la Tour des Saveurs à Brangues. Un long week-end de trois jours pour pouvoir profiter pleinement de tout. Ce rassemblement est l’œuvre de l’association Petit Plateau 38, des Cycles Cattin, le Bicyclette Club Sandwich, Edelbikes, Dawelo, Vélos Papillon et les Cycles Lychen. L’idée était de rassembler le plus de personnes possible, de tout sexe, tout âge et toutes pratiques autour d’une passion commune, le vélo.

Le programme est simple, trois parcours différents au départ de Grenoble, samedi matin.

  • Le parcours Mickey, 84 km et presque 1000 mètres de D+. Une trace simple et courte pour celles et ceux qui veulent prendre le temps, cueillir des fleurs, papoter, faire des pauses à rallonge et arriver tôt au camping, avec comme référent Fabien des Cycles Cattin.
  • Le parcours Gravel , qui est lui un peu plus long et comme vous l’aurez deviné, une trace qui vous emmènera à bon port en passant par des chemins, la forêt, des routes. Environ 100 km et 1550 mètres de D+, tracé par Denis du BCS, un expert en chemin forestier.
  • Et pour finir le parcours NRV, avec comme G.O. Antoine ”Ultrabalargue”, le Roi des traces roulantes et de la chemise à pastèques. Une trace roulante 100% route d’environ 160 KM avec 3000 mètres de D+, une trace à ne pas prendre à la légère!

Pour ma part je me suis inscrit sur la trace NRV. Je savais que ce serait long, dur, surtout avec le vélo chargé avec de quoi survivre le week-end, et dur ce fût. Je n’avais pas parcouru ce genre de distance et D+ depuis un petit moment, et j’ai souffert à partir de la moitié de la trace… Mais ce qui fût salvateur, ce sont les rencontres tout au long du parcours, de pouvoir mettre des visages sur des pseudos Insta, de rencontrer de nouvelles personnes, de passer de groupe en groupe et de rouler une trace aux petits oignons avec des routes magnifiques et des vues superbes. Nous avons eu de la chance avec la météo, un temps magnifique et des températures estivales. Du bleu azur tout du long et un soleil qui tape bien dans les cols.

Les trois traces avaient un départ commun, les classiques berges de l’Isère. Nous nous sommes ensuite séparés aux alentours de Voreppe pour que chaque groupe suive sa trace. Pour la trace NRV on a enchaîné sur le col de la Placette, pour filer ensuite par de toutes petites routes au col des Mille Martyrs. S’en est suivi une descente sur Miribel les échelles où nous avons fait une pause et nous sommes ravitaillés à la foire du village, à coup de fromages et pains bio de la région. Après cette première pause, nous avons filé direction la Savoie avec comme deuxième objectif le lac d’Aiguebelette. Nous y sommes arrivés encore une fois par de petites routes et de belles bosses qui m’ont aidé à digérer la tomme cendrée.

Une fois le lac passé, nous avons entamé la montée du col de l’Epine, col le plus haut du parcours. Une montée longue mais avec un magnifique point de vue sur le lac et la vallée. Ce col fût long, très long… Tellement long pour moi que je me suis octroyé une sieste sur le bord de la route en espérant que le coup dur passe. C’est en apercevant les trois derniers que je me suis remotivé et raccroché à eux pour la suite des aventures. Ce trio devenu quatuor a donc constitué la fine équipe avec qui je finirai la journée et la trace : Sophie dite ”mamie”, Lolo ”El Torrefactor” , qui lui, était en Fixie, et Julien dit ”la locomotive”, et qui accessoirement travaille incognito pour le guide Michelin et s’arrête à tous les bars restaurants sur la trace pour y goûter toutes leurs spécialités. Nous avons donc fini cette trace ensemble, discuté, ils m’ont attendu, on a fait des photos (de culs), on a braqué un Casino à une heure improbable, et nous avons fini de nuit, derniers arrivés au camping.

Une fois les tentes installées et une bonne douche, nous avons pris notre repas et avons passé un excellent moment avec celles et ceux qui n’étaient pas encore couchés, à refaire le monde et à dire des conneries (plein !).

Le lendemain, il y avait encore trois traces sur le même principe, de la plus courte à la plus longue avec un départ en commun du camping. Une première bosse ensemble, puis séparation des groupes pour se retrouver le soir. La météo n’a pas été aussi clémente que la veille et la pluie était annoncée une grande partie de la journée… Pour ma part pas de trace NRV pour moi, mais plutôt la trace du milieu avec option on verra bien. Je n’ai jamais pu rentrer les traces dans mon GPS, j’y suis donc allé au feeling, et en croisant les doigts que je rencontrerais avec des gens avec qui rouler, ou qu’au moins je puisse les suivre. La trace de la veille ayant laissé des traces sur mon corps, cette deuxième journée se devait d’être plus chill pour moi.

Malgré la pluie en devenir, la matinée a plutôt bien commencé, et encore une fois des groupes se sont formés, changeant au fur et à mesure des pauses, des cafés ouverts et autres stop boulangeries. Petite dédicace aux Vival de France qui nous nourrissent pour mieux avancer. Une fois dans la première bosse de la journée j’ai vite compris que les montées allaient être longues, douloureuses et surtout très lentes pour moi… Incapable de suivre un groupe, j’ai avancé à mon rythme et à chaque intersection je regardais le goudron pour suivre les traces de pneus mouillés laissées par celles et ceux qui étaient devant. Un peu de musique et de chant m’ont remis sur les rails, alors que la pluie commençait à bien tomber. C’est en arrivant au presque sommet, là où les traces divergeaient que j’ai rejoint un groupe qui s’était mis à l’abri avant séparation.

La pluie se faisant de plus en plus en forte, et pour ne pas avoir froid, tout le monde s’est remis en marche sur les traces choisies. C’est à ce moment là, à couvert sous les branches dans la forêt, et en observant les chemins alentour qu’une idée a surgi : pourquoi ne pas emprunter ces chemins et voir où ils mènent ? J’en discute avec Ernest, et après vérification des chemins et de leurs destinations via son téléphone, décision est prise d’aller les explorer et de rejoindre le prochain village à travers bois. Fabien sera de la partie et nous voilà en route tous les trois, sous les arbres, moins exposés à la pluie, à la découverte de ces chemins.

Le fait de casser la routine du goudron et de se retrouver dans les bois, au hasard d’une trace, avec une météo humide digne d’une jungle colombienne fût une expérience mémorable. Du brouillard à perte de vue, du vert de partout, des chemins de crêtes magnifiques, le premier à flanc de colline sous les arbres, avec une arrivée sur une clairière d’une beauté indescriptible, qui vous laisse pantois. Etre là, dans le moment présent et s’en imprégner, être en totale connexion avec ce qui nous entoure, quelque part en terre inconnue avec un climat dantesque et des compagnons de route tout aussi émerveillés et heureux de partager ce moment avec toi. Un moment vraiment magique… S’en est suivi un long passage sur une crête qui nous fera basculer de l’autre côté de la colline et nous fera arriver au village que nous devions atteindre. Une fois encore ce passage de crête fut féerique, humide, fait de moments sublimes toujours en phase avec la nature qui nous entourait, nous prenait dans ses bras et nous offrait toute sa beauté.

Une fois au village, trempés mais heureux, nous avons décidé de rentrer au camping car la météo était toujours aussi humide…Et nous voilà partis pour une descente dantesque de presque 25 km, une descente parfaite, pas trop raide, des vues magnifiques, du pédalage juste pour faire bonne mesure. Une descente à travers la brume qui nous ramènera quasiment au camping sans le moindre effort direction une bonne douche chaude, un snack et l’arrivée de tout le monde au fur et à mesure de l’après-midi. Pendant ce temps nous avons ouvert des bières, entendu les récits de chacun et avons attendus patiemment la fin de journée pour partager une repas sous le hangar, tout le monde convergeant autour de la même table et d’un bon plat de spaghetti bien chaud préparé comme d’habitude par le papa de Fabien. Après ces deux jours, ces kilomètres engrangés, ces traces et repas partagés, les connaissances faites, les rendez-vous pris pour d’autres sorties, on peut conclure que cette Converjante fût un succès et qu’elle a été une vrai réussite. Merci aux organisatrices et organisateurs de ce fabuleux week-end et à bientôt sur la route !

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