Grimper le mont Ventoux par ses trois faces

Nous avons décidé de nous joindre au super weekend “cinglés” organisé par Constance et Guillaume (@kokogichallenges) au Mont Ventoux.

L’idée de notre projet était de réaliser les 3 montées différentes du Ventoux puis de rentrer à Grenoble. Avec en ligne de mire le premier 10000m de D+ de Max vélo chargé (30kg), déjà échoué à 2 reprises.

Départ vers 3h45 de Carpentras, Première montée par Bedoin avec le groupe puis nous avons pris notre rythme pour faire les montées de Sault et Malaucène.

Une matinée superbement bien gérée, très peu, voir pas de temps d’arrêt, à midi la première partie de la mission est terminée.
Après une pointe à 84 km/h dans la descente pour Malaucène, nous braquons la boulangerie et ses 3 quiches restantes, que nous mangeons sur le vélo. La chaleur s’est installée, un soleil de plomb sévit sur la Provence. Chaque côte est comme un coup de massue dans cette géographie qui n’offre que très peu d’ombre.


Swiper pour voir la galerie – © photo Maximilian Schnell & Antoine Mougel

Nous entrons dans les Baronnies Provençales, que nous méconnaissons tous les deux et qui nous séduisent. Nous sommes seuls au monde : des petites routes désertes s’offrent à nous, dépourvues de trafic. Nous enchaînons les montées de cols sauvages et les descentes dans des gorges. 

Mais une constante persiste : le vent de face que nous craignions n’est pas là pour nous rafraîchir, et le soleil est extrêmement fort. Max perd en cadence et en lucidité. Notre progression s’en voit de plus en plus lente. Le doute s’installe. En haut du col de la Pertie, nous subissons une crevaison d’équipe. Max a une fuite lente sur sa roue avant, et Antoine est à plat à l’arrière. Un atelier mécanique s’improvise dans un champ, alors qu’enfin, le soleil baisse et se cache derrière un rocher, nous offrant de l’ombre. Alors que le moral est difficile à garder, un monsieur “je sais tout” nous rejoint en moto et nous conseille en mécanique. L’agacement est grand et nous n’avons qu’une envie: lui dire que nous avons sans doute plus fait de vélo que lui de moto, et que changer une chambre à air, on sait faire. Nous gardons le calme, réparons et descendons.


© photo Maximilian Schnell & Antoine Mougel

En bas, un lavoir nous nargue. Après une rapide consultation, nous tombons d’accord : nous allons y dormir et repartir au petit matin, l’énergie n’y est plus.

Nous allons quémander une couverture chez les habitants du hameau pour qu’Antoine puisse dormir. Et aussitôt les yeux fermés, nous nous endormons.

Le lendemain, 4h, Il fait encore nuit mais la lune éclaire les montagnes autour de nous et nous devinons, au fur et à mesure de notre ascension rythmée pour de la zumba, les reliefs du col de Pennes.

C’est notre dernier col des Baronnies Provençales. Dès celui-ci passé, la végétation change drastiquement. Le dru laisse place au doux, la nature ardue de la Provence a disparu, et nous voilà dans le Diois.


Swiper pour voir la galerie – © photo Maximilian Schnell & Antoine Mougel

Les boulangeries fermées nous forceront à enchaîner à jeun avec  le col de Menée, heureusement très roulant. C’est ensuite 40 km de route Napoléon qui nous ramènent à Grenoble. Enfin, le repos. Nous passons l’après-midi à boire et à manger. Max a des courbatures dans les jambes, pour la première fois depuis des années, et Antoine un mal de crâne. La conclusion est sans appel : heureusement que nous nous sommes arrêtés prématurément la veille, nous avons frôlé l’insolation. 


© photo Maximilian Schnell & Antoine Mougel

Se fixer un objectif et ne pas l’atteindre, c’est un échec, par définition. Max devra encore attendre pour venir à bout de 10000 m d’ascension avec un vélo chargé. Mais cet échec a été plein de bons points à garder et d’enseignements qu’il convient maintenant d’identifier.

Ce qui est sûr, c’est que cet échec a un peu plus tisser les liens qu’il y a dans notre toute jeune amitié. Rencontrés il y a 5 semaines, le vélo a su rapidement instaurer une complicité chouette entre nous. Et rien que pour ça, cet échec en valait le coup !

Maximilian Schnell & Antoine Mougel

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